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Filière porcine allemande Des restructurations majeures à l’aval

« Des restructurations majeures sont en cours et loin d’être terminées », a expliqué Michel Rieu responsable du pôle économie de l’Ifip lors de l’une des rencontres Ifip au Space. Etat des lieux et perspectives pour l’abattage et la commercialisation des porcs de l’un des concurrents à l’export de la France.

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« Les choses évoluent », constate Michel Rieu (© Web-agri)

 « La production allemande est encore marquée par la tradition », souligne Michel Rieu. A l’abattage, « il existe de nombreuses entreprises encore familiales et associant toutes les viandes (porc et bœuf) avec transformation des viandes ». 80% des tonnages abattus concernent les porcs et l’abattage, en corrélation avec la production de porcs à l’engrais, est concentré dans le nord ouest de l’Allemagne.
« Les choses évoluent », constate Michel Rieu,  actuellement 4 grands groupes sont présents sur le marché de l’abattage, « il y a 15 ans trois d’entre-eux n’existaient pas ».

Quatre grands groupes se distinguent (© Ifip)
Le groupe Vion, en reprenant de nombreuses entreprises existantes s’est constitué en 3-4 ans et concentre désormais 20% de l’abattage, mais sur de nombreux sites. Sa situation est compliquée par son fort attachement à l’aval et le groupe cherche à fermer certaines unités.
Le groupe privé Tönnies a établit récemment une forte croissance et, au contraire de Vion, dispose de 2-3 sites principaux d’abattage. Il est considéré comme l’un des groupes les plus rentables d’Europe. Vion et Tönnies se détachent avec respectivement 10 et 8 millions de porcs abattus en 2005.
Westfleisch représente un ensemble de coopératives présentes principalement en Westfalie pour un volume d’abattage de 5 millions de porcs en 2005. D&S Fleisch, né d’initiatives privées a abattu 3 millions de porcs en 2005, soit l’équivalent des principaux groupes français.

La fixation du prix est plutôt favorable au producteur

 Pour les éleveurs, les voies commerciales sont assez diversifiées, explique Michel Rieu. Trois voies se distinguent :

« Les éleveurs changent rarement de voie de commercialisation ou d’abatteur », constate Michel Rieu, « pourtant, les conditions de vente aux différents abatteurs sont très différentes », et les conseillers incitent de plus en plus les éleveurs à comparer.
En ce qui concerne la fixation du prix, « les négociations se font souvent au cas par cas », rapporte l’économiste de l’Ifip.  « S’il existe un prix de référence, il est souvent ajusté par diverses primes et rabais des abattoirs (abattements pour divers frais, primes de quantités…)… Les grilles appliquées sont nombreuses et variées et les abattoirs cherchent à s’en affranchir car dans la situation actuelle de l’Allemagne la fixation du prix est plutôt favorable au producteur ».
« Seulement 60 à 70% des capacités d’abattage sont utilisées », explique Michel Rieu pour qui ce chiffre associée à la croissance des outils d’abattage « nourri la concurrence à l’achat ». La restructuration des abattoirs pourrait faire évoluer cette situation. « De nombreux investissements sont annoncés par les sociétés d’abattage », rapporte Michel Rieu.

Les surcapacités d’abattage, de gros besoins en porcs, la concurrence à l’achat font que « le prix payé au producteur est "élevé" par rapport à la France »
Bien que très importatrice, l’Allemagne est aussi une forte puissance exportatrice, « elle exporte deux fois plus que la France », rappelle Michel Rieu et elle dispose d’une bonne capacité de valorisation des produits à l’aval. Les porcs sont plus chers, il faut donc les vendre plus cher et comme les entreprises connaissent bien leurs marchés, il y a une bonne valorisation de leurs produits, souligne Michel Rieu. « La commercialisation est fortement marquée par le libéralisme mais chaque entreprise à la maîtrise de son marché et connaît ses clients », conclut le spécialiste.

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